Zar FC Act 2 : Coupe de France Delaune 2012/13 : 16ème de Finale : CIC – ZAR FC : 4 – 1

Reportage by Batbeu
Alea Jacta Est
Samedi 9 Mars 2013 : 16ème de finale de coupe de France Delaune au stade Senafrica à 17h00 :
Celtic Irish Club – Zar FC : 4 – 1
Buteurs : Jumo(2Buts), Yespapa, Robin

Zim venait d’écraser sa dernière cigarette qu’il avait fumée à la manière d’un Charles
Bronson peroxydé et la pression montait d’un cran. Après quelques rumeurs sur le nombre de
joueurs composant l’équipe adverse, je commençais par mettre ma chaussette gauche alors qu’Alex
avait déjà revêtu son habit de lumière (il paraîtrait qu’il s’était mis en tenue déjà depuis quelques
jours, histoire de « se mettre dans le match »…).
La distribution des maillots, infime loterie qui conserve son lot de suspense, pouvait
commencer. Je ne te cacherai pas plus longtemps, lecteur, que j’héritais du numéro 10 et accédais du
même coup à l’aristocratie immémoriale du football. Avoir le numéro 10 pour un joueur de football,
c’est un peu comme quand on hérite de la place supérieure du lit superposé en colonie de vacances :
la caution d’être au-dessus. Dès lors, je pouvais regarder avec un léger mépris mes coéquipiers qui,
eux, auraient à se consacrer à des tâches subalternes tandis que, moi, je créerais une oeuvre qui
porterait le doux nom de Victoire.
Tandis qu’un timide soleil de mars se frayait péniblement un chemin à travers les nuages,
nous débutions un échauffement tout aussi réservé. Mais ce ciel vanille nous était clément et, alors
que je songeais à ceux, sublimes, du peintre paysagiste William Turner, mes narines furent alertées
par des effluves musqués échappés d’un temple, que dis-je, d’un sanctuaire dédié tout entier au
parfum : le cul de Yespapa. L’heure n’était plus à la poésie mais au football.
Après un cri qui se voulait guerrier – à ce propos, j’ai toujours un peu l’impression d’être
Jacques Chirac à la Coupe du Monde 1998 dans ces moments-là en favorisant le play-back –,
l’arbitre Têtepiednu crachait dans son sifflet. Rapidement, un bras-de-fer s’engageait et si nous
couvrions avec justesse et allant la majeure partie du terrain, le Zar se révélait meilleur dans la
circulation du ballon. Yespapa, esseulé tel le Comte de Monte-Cristo sur le Château d’If, ne
parvenait que rarement à prendre le dessus sur son coriace vis-à-vis. Si ce n’est le fauchage litigieux
sur Jumo (ou son jumeau?) dans la surface, nos intentions n’aboutissaient que trop rarement,
mutilées par des contrôles et des passes souvent approximatifs.
Au bout d’une demi-heure, je n’avais fabriqué que mon chemin en mettant un pied devant
l’autre. L’orchestre jouait comme il pouvait sa partition mais je ne retrouvais plus ma baguette
tombée au fond de poumons vieillissants. Notre Guide prit la décision de m’exiler sur le banc. En
même temps, avoir le numéro 10 pour un joueur de football, c’est un peu comme soulever une petite
trop belle pour soi : un plaisir divin mais éphémère. La déception était vive mais le doute
davantage : qui allait mener la barque désormais ? Le candide et virevoltant Robin ? Ce fut le cas,
semblait-il, puisque dans les minutes qui suivirent nous ouvrîmes le score par Jumo (ou son
jumeau ?). Je ne pus voir le but car Desbons et Notre Guide obstruaient mon champ de vision et
étant donné leur envergure…
Cependant, le Zar sut réagir et, laissant l’opportunité à leur habile et tonique petit 6
d’adresser un caviar à son attaquant, nous concédions logiquement un but venu de la gauche : ce
côté avait régulièrement pris l’eau depuis le début de la rencontre. Le retour au vestiaire sur ce score
de parité n’alla pas sans quelques heurts. Une vive polémique éclata entre Notre Guide et Max sur
des considérations vaguement stratégiques que vint tempérer avec clairvoyance Desbons après qu’il
eût sorti de son paquet sa 84ème cigarette de la journée. Comme dirait la tante de Marjane Satrapi :
« la fumée de la cigarette, c’est la nourriture de l’âme ». A méditer pour ceux qui, bêtement, ne se
désaltèrent pas ou plus à cette source vaporeuse et sensuelle.
Avec cette entame de deuxième mi-temps, nous marchâmes au bord de la falaise. Malgré les
mises en garde de Desbons, nous étions pris plusieurs fois dans le dos et Jean désormais ne pouvait
plus colmater les brèches, ce qu’il avait réalisé avec habileté jusque là. Gilles, serein et en
possession de tous ses réflexes, nous sauva la baraque sur deux occasions franches (peut-être trois).
Au football masturbatoire pratiqué par leur numéro 7, nous préférions revenir à une valeur
indispensable en match de coupe : la grinta. L’entrée explosive de Loris enclenchait le mouvement
que finirait par terminer Robin, un peu tendre encore pour prendre ma place en numéro 10. Le bleu
des maillots du Zar n’en finirait plus de se délaver face à un collectif vert et blanc marqué du sceau
éclatant de la solidarité. Ils boiraient le calice jusqu’à la lie.
Adieu, toi le joueur qui te regarde jouer ! Deuxième but de Jumo (ou son jumeau?) de la tête
après une extension que n’aurait pas renié Clyde « The Glide » Drexler. Adieu, toi le joueur qui
idolâtre Arjen Robben ! Troisième but de Yespapa de la tête après un coup-franc millimétré
d’Anthony dit « La Lourde ». Agonise enfin, toi le joueur qui ploie sous la force du collectif
celtique ! Quatrième but de Robin après une dernière passe assassine de votre serviteur.
Certes nous remuâmes de la viande – comme disent les rugbymen – pour arriver à nos fins.
Mais notre équipe épouse aussi les valeurs de l’intelligence et de la rigueur. En ce sens, comme un
nouvel étendard félin du Celtic, notre groupe ressemble au drap de bain imprimé léopard de Gilles :
nous sommes une meute de fauves composée de combattants (Alex, Max, Romain, Yespapa, …) et
de stratèges (Flo, Jérémy, Robin, Jean et… moi-même bien sûr). Un subtil accord entre la force et le
sang-froid. Une forme de sauvagerie supérieure en somme à travers laquelle Claude Levi-Strauss
rencontrerait Dwayne Johnson. Saluons enfin comme il se doit, les hommes du match, Jumo et son
frère jumeau qui a, tous deux, coururent plus sur ce match que ne l’a fait Zim dans toute sa vie.
A bientôt, ô mes frères indomptables !
P.S.
Petite dédicace à Notre Guide, amateur d’alexandrins :
En portant la lèvre à la coupe du Celtic
Ils dégustèrent, ô joie, la saveur de nos triques.
Le Zar désormais range ses habits de fête :
Ce goût bizarre, c’est celui de la défaite !

17 réflexions au sujet de « Zar FC Act 2 : Coupe de France Delaune 2012/13 : 16ème de Finale : CIC – ZAR FC : 4 – 1 »

  1. Tonygoal

    A ranger définitivement dans le TOP 3 des meilleurs reportages de l’histoire du CIC !!!
    J’en suis presque jaloux, à lire et relire !
    Surtout quand on vient de lire le dernier reportage de Yespapa…!!!!
    Et dire que Manu se tape tous les reportages de la D…..

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  2. Darma Auteur de l’article

    de la bombe : le reportage, le résultat, le fait que vous soyez passez au pub.
    Félicitaions du président et du CIC!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
    Batbeu, on en veut encore du résumal de cette qualitée!!Ca s’appelle un résubien d’ailleurs!!!
    Tu vas pouvoir épauler un peu manu, au moins 1 match sur 3 sur les résumés

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  3. Camdoub

    Wééééé, moi aussi je veux le n°10, un clavier, une carte de journaliste, de l’inspiration, de la verve, de la grammaire, de l’orthographe, de la culture, de la mémoire, de l’humour, et puis de la technique, du jeu sans ballon et de l’autodérision comme MAÎTRE BATBEU…. Au fait, tu viens jouer avec nous vendredi ?

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  4. Dzudzu

    Habituellement avare en commentaire (d’aucuns dirons même inexistant) je ne peux que saluer la rencontre d’un maître avec son oeuvre: Batbeu ce guerrier boueux (cf. Toulouse) passé nobel dans l’art de jouer du sujet, du verbe et de son complément.

    Et pour finir en alexandrins (puisque c’est de coutume ici):
    « Batbeu, à l’instar d’un certain Clyde « le Planeur »,
    Avec ton résumé, on prend de la hauteur ! »

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  5. olivier le petit pas intello

    trop intellectuel pour moi ce forum , je retourne a mes etudes merci. ah oui bravo pour ce resume et surtout pour la qualif .

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  6. William S.

    Quelle étrange sentiment, en levant les yeux
    De cette page électronique, si belle et douce.
    Que dire, que faire? Comment rester silencieux?
    Ô Batbeu, ton esprit et ta prose me poussent.

    Si mon envergure dépasse ton champ de vision
    Tu m’en vois fort flatté, puisque cette dernière
    Franchit les limites de notre pauvre raison,
    Culturelle, footballistique ou littéraire.

    Tu me sais humble, modeste, tu connais ma pudeur
    Mais s’il est vrai que notre Steffane n’est pas svelte,
    Je sais que dans mon cas, tu parlais de grandeur!
    Pour conclure, il faut avouer, amis celtes

    Mon crime de lèse-majesté, mon affront ciquien
    Mon sonnet est britannique, il est shakespearien

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  7. Dr House "presque guéri"

    Croyez bien les amis, je lui en ai déjà parlé et je compte sur lui et sa plume dorénavant pour me soulager un peu à ce sujet et parce que c’est encore plus difficile d’en écrire un après ça… ^° Cependant il est dur en affaire croyez moi, et je n’obtiendrais de lui à priori qu’un pauvre résumé de tps à autres… ;( Je compte donc sur vous pour m’aider à le motiver afin qu’il accepte de nous régalez de ses alexandrins le plus souvent possible !! ^^

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  8. alain le grand

    les arbitres de fsgt n ont pas un brin de poésie dans leurs mains eux mais olivier le petit retourné à ses études devrait également apprendre à encaisser meme si c est bien cela le plus dur jean luc aussi n aime pas perdre surtout en kart contre un grand dadais de 2 metres

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