Vendredi 17 mai 2024 à 20h30 au stade Albert Monet.

Buteur : Sampo.

Résumé par Batbeu.

• Le football a ses raisons que la raison ne connaît pas. En ce vendredi printanier et après un long moment sans match, nous nous retrouvons à Plan de Cuques, ce quartier réputé pour sa consanguinité, pour confirmer notre belle et dernière victoire contre Crimée. A l’exception d’Espo et de Charly blessés, l’équipe est au complet et notre entraîneur convoque, comme à son habitude,17 joueurs. Choisir c’est renoncer, dit-on. Il ne préfère faire ni l’un ni l’autre en bon Suisse d’Afrique du Nord ! La guerre du Celtic n’aura pas lieu. On est rassuré. Après une journée de boulot harassante terminée à 12h15, je décide malgré tout de quitter le domicile à une heure décente afin de ne pas arriver en retard. J’aime la ponctualité, cette discipline des pleutres. Dans mon automobile, une cigarette entre les dents, je progresse sur une route prospère. La fenêtre est ouverte, c’est le printemps et je suis content d’être en vie.Tout le monde arrive à son rythme. Vestiaire, bonne chauffe, on va débuter. Cédric, ancien Plan-de-Cuquois, nous met en garde. «Ils sont pas nombreux mais ce sont que des joueurs de ballon qui ont envie d’en découdre et de nous niquer la fin du championnat. Si on ne fait pas un début sérieux on va se faire chier.» Précis. Efficace. Bon, allez, il n’a peut-être pas employé le verbe «découdre»…
• Titulaire en numéro 10 (le bon sens reprend enfin ses droits), je suis bien chaud pour délivrer quelques galettes notamment à Sampo dont l’asthme chronique a déjà enflammé le visage cramoisi. Vite le faire marquer avant qu’il agonise ! Tout s’annonce pour le mieux quand soudain en me retournant, j’aperçois le brassard de capitaine au loin dans la surface sur le sol. Tombé ? Non. Point de repère pour Matthieu afin qu’il sache dans quelle direction diriger ses naseaux ? Non plus. Cissou l’a jeté par terre après une altercation avec Jo concernant une obscure histoire de réclamation. Une dispute après le match je connaissais : un mongolien par-ci, un ça-tu-le-dis-à-ta-mère par là. Classique. Pas le feu au lac. Mais avant le match… Cissou encore sur les nerfs tente de refourguer le brassard pour que ça ne passe pas pour un caprice. D’abord à moi (la vérité je suis tenté de le prendre !) puis à Auré qui refuse catégoriquement. L’incident se clôt par un Geo calme mais incisif : «Cissou redescend t’y es en train de faire n’importe quoi.»
• Le match débute et malgré une certaine domination notamment au niveau de l’intensité et de la possession, les problèmes se multiplient. Steph se blesse rapidement, notre pressing ne fonctionne pas, j’ai l’impression de ne pas faire les bons choix quant à l’orientation du jeu, Geo s’empêtre dans ses dribbles et ne cadre pas, Matthieu fait du Matthieu et notre charnière centrale NicoH/Steph est aux abonnée absente sur une attaque a priori anodine. 1-0 pour les locaux. Cependant, sur une percée de Jo, Sampo parvient d’une vieille frappe ratée dans les six mètres à tromper leur gardien.1-1. Son manquement à l’esthétique du football est condamné sans appel : il sort à la mi-temps. Nous bafouillons notre football mais la causerie de la pause ne nous aide pas beaucoup : Nabil est seul à penser qu’ils sont entrés dans nos têtes et Mimet pousse une gueulante corsée (pourquoi pas) pour terminer par une vérité de La Palice «si vous êtes là c’est pour jouer au foot !».
• La seconde période donne tous les indices de notre victoire à venir : le pressing redevient efficace, les attaques se multiplient sur les côtés avec Coluche mais aussi avec Jo qui poursuit ses offensives, je tente de trouver Geo dans l’axe et on n’est pas loin de conclure un une-deux aux petits oignons. L’entrée de Fred a aussi stabilisé le milieu, Auré étouffe leur meneur et les montées de Cissou se multiplient. A part la frappe de leur numéro 10 épais, ils ne se procurent aucune occasion ,ils ne touchent plus un ballon, ils sont acculés. Francky s’emmerde. Notre alliée est la patience. Impossible qu’ils s’en sortent. Et pourtant…D’où viendra le grain de sable ? La frappe de Geo sur le poteau ? La tête de Cissou ratée sur corner ? Ma frappe ratée après un énième centre en retrait de Jo ? C’est en tout cas devant qu’on n’a pas su trouver la solution. C’était peut-être un match pour Espo. Je critique souvent l’équipe sur le manque de fond de jeu. On ne sait produire qu’un jeu direct mais qui ne fonctionne que contre les équipes faibles. Jurisprudence CEPAC. Mais là on joue bien, on construit, on combine, on varie : ça joue au ballon et je me régale. Il ne manque que la clef du coffre. Elle ne viendra jamais. Contre, pénalty, but, fin du match, défaite 2-1. Le football ne connaît pas la méritocratie. Ni la raison.