FCN CRIMEE reçoit CIC V11 : 0 – 1
Vendredi 7 Octobre à 20h00 au stade Pastour

Buteur jo

Maitre Batbeu(oui celui au baise en ville chelou)

Le football a décidément tellement partie liée avec la religion. Tandis que je descendais la rue Breteuil à contre-sens en trottinette, fendant la Mer Rouge automobile, je me demandais comment mener notre bonne vieille équipe du Celtic V en Terre Promise. Je rejoignais un certain Matthieu « Rapide-mais-pas-que » Vaillant – le MVP de ce début de saison – à la rue de la République et après quelques détours, nous arrivâmes à bon port. Après un échauffement aussi approximatif que le huddle qui s’ensuivit, notre capitaine Frankie avait décidé de redresser la barre avec une belle chandelle dévissée en début de match. L’équipe de Crimée, habituellement fringante, subissait notre pressing, notre solidarité, notre ténacité et faisait pâle figure. Les actions se
multipliaient et c’est logiquement que Jo ouvrait le score d’une tête mi-ratée mi-réussie. Un but en forme de prépuce mal décalotté en somme. Il était au fond et à notre âge ce n’est pas si anodin.
Certains dorment sur le canapé en rentrant. Ne l’oublions pas. Par la suite, nous découvrîmes le dolorisme de Cissou : après avoir été effleuré au niveau de son protège-tibia, il pleurait maman et criait beaucoup comme aurait dit le poète enterré à Sète.
Malgré cette bonne entame qui se prolongeait, la secte des drogués du Jeu Direct tentait d’imposer son idéologie crasse et le manque de construction battait son plein. Bref, je ne touchais pas assez de ballon. Je décidais alors de sortir mon bâton de pèlerin et de rappeler régulièrement que la Voie du Football doit passer par la patience et un numéro 10. Une très belle action, commencée par Lolo
Bispo (l’homme qui pensait avoir deux pieds mais n’en avait aucun), prolongée à l’opposé sur Mika (le seul joueur du championnat qui met des porte-jarretelle sous son short) pour toucher un nombre conséquent d’autres joueurs dont votre serviteur et terminée par une frappe, conclut une première mi-temps de belle facture. A l’horizon de certains déchets techniques, je voyais poindre la lueur
d’un fond de jeu.
L’avertissement avait été donné à la pause. Crimée, telle une bête aux abois, allait avoir une réaction. Rien n’y fit. Dès le début de la deuxième, nous subîmes implacablement la loi du temps fort adverse. Malgré tout, notre portier Nico ne voyait rien venir et continuait de compter les mouches. Si Nabil se grattait la tête pour savoir comment remplacer Auré qui avait le capot ouvert,
Mimet pensait déjà à sa pizza à l’anchois. Charly et Nico H offrirent une entrée solide tandis que Julien disparut assez rapidement dans l’ombre d’un stade Pastour mal éclairé. La blessure, le cancer de nos vieux jours de foot, avait refait surface tel un spectre. Il préféra sortir. Entre-temps, je n’avais pas réussi à regagner le coeur des mécréants à la Cause. Nos contre-attaques se multipliaient mais les dernières passes étaient ineptes. Bourricot time comme disent les américains. Ma patience eut sa
limite et la foudre s’abattit sur Khaled (déso encore khouya !). La colère des prophètes est parfois sans appel. Le une qui appelle tant le deux ne me fut pas rendu. Je dégoupillai. Sous mon pectoral la grenade comme aurait dit la chanteuse de Martigues.
L’issue fut favorable et le vestiaire fit résonner sa clameur. Pizze à la Boucle sans serveuse adéquate, scooter avec le Xavi, dodo. Avant de capoter, la tête sur l’oreiller, je me disais que la route serait encore longue, que les scientologues du Jeu Direct nous détourneraient encore de la Voie, que nul n’est prophète en son pays. Je récitais un dernier Ave Iniesta et fermais les yeux